Après quelques dix huit heures de voyage, sept randonneurs de l’ASPTT découvrent les Canaries.
Parmi les sept îles de cet archipel situé à une centaine de kilomètres des côtes du sud Marocain, notre terrain de jeu va se centrer sur La Gomera. Petite île volcanique circulaire d e 370km2 , entourée de côtes abruptes échancrées d’impressionnants ravins, forme une masse montagneuse s’élevant à 1487 m au pic de Garajonay et fait figure d’un caillou jeté dans l’océan. Cet authentique paradis pour les amoureux de la nature, à la particularité d’offrir de magnifiques paysages très diversifiés sur une si petite superficie.
Autour du point culminant, le parc du Garajonay est recouvert d’une épaisse forêt subtropicale mystérieuse de pins et de lauriers gigantesques aux troncs moussus, une des plus anciennes d’Europe,qui contraste avec et les paysages lunaires du Sud avec de magnifiques barrancos désertiques (ravins) et la présence d’une activité agricole assez importante dans les vallées du Nord, autour de Vallehermoso, Agulo et Hermigua marquée principalement par la culture de bananiers, de palmiers, de tomates et de fruits tropicaux ( papayes, dattes…).
Notre camp de base est situé au Nord dans le village de Hermigua, deux voitures nous permettent de rejoindre nos différentes randonnées. Notre périple de six parcours nous permettra de découvrir tous les différents aspects de l’île.
Le premier jour, un petit circuit d’environ 3 heurs avec un dénivelé de 375m nous permet une rencontre en douceur avec le relief découpé des barrancos et les hameaux isolés dans la montagne. Hélas après le repas la pluie nous arrosera jusqu’à la fin de la soirée et nous rentrerons au gîte les chaussures pleines d’eau. Pour le reste de la semaine, la fraicheur du matin et le temps gris laisserons place au soleil qui jouera à cache avec les nuages d’altitude, la température ne dépassera pas les 20°C.
Au détour des sentiers nous découvrirons les nombreux roques gigantesques ( vestiges de cheminées volcaniques) : el Cano, los Gelemos, Imada ….. De nombreux belvédères nous offrent des vues sublimes sur l’océan et sur le pic de Teide 3718m dépassant des nuages du milieu de l’île de Ténérife.
Nous découvrons aussi de magnifiques petits hermitages au milieu de nulle part : Santa Clara était le seul animé par quelques autochtones en pleine préparation d’un barbecue gigantesque pour une fête ; Coromoto, Nostra Senora de Guadaloupe, San Juan et ND de Lourdes avec sa fontaine miraculeuse qui jaillit du tronc d’un arbre gigantesque.
Au Nord, Agulo, l’un des plus beaux villages de l’île, niché au pied de son cirque que nous gravirons non sans peine, doit sa prospérité à l’implantation, au début du XX ème siècle de bananeraies. La visite, forte instructive du Centre d’interprétation du parc national du Garajonay sur les coutumes de l’île, nous permet de découvrir le SILBO, une des rares langues sifflées au monde, utilisée par les bergers, ainsi que la récolte du miel de palme.
Au sud-ouest, El Cercado, village de montagne, haut lieu de la poterie gomerienne traditionnelle est le départ d’un itinéraire dans un cadre naturel sauvage, désertique du barranco de Mantaza et retour par le barranco de Valle Gran Rey.
Le Mercredi, dernier jour de rando, nous avons profité d’un matin ensoleillé pour monter au point culminant sur le pic de Garajonay 1487 m avant de faire la randonnée la plus méridionale au départ d’Alajero, étonnant contraste avec les contreforts verdoyants du nord et du centre de l’île. Une descente nous amène au creux du barranco désertique de Guarimiar et ses figuiers de barbarie en fleur, avant de remonter dans les falaises multicolores et truffées de trous vers le village isolé d’Imada.
Nouvelle île volcanique, très différente de Madère et des Eoliennes, mais tout aussi surprenante d’un barranco à l’autre par sa diversité des paysages et de la végétation. De la cuisine canarienne nous nous souviendrons des délicieux « papas » en robe des champs, roulées dans du sel, que nous avons dégustés tous les soirs. Et pour tous ceux qui ne sont pas venus, nous aurons peut être quelques belles photos.
Michel
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